Des relevés pour mieux connaître et protéger la rivière

Parmi la diversité de ses missions, le Siarce est en responsabilité, sur son territoire, de plus de 100 km de rivière (principalement sur la rivière Essonne et ses affluents, mais aussi sur tout un linéaire des berges de Seine). Tout au long de l’année, les agents de la Direction des Cours d’Eau et Milieux Aquatiques (Dicema) réalisent plusieurs types de relevés et d’inspections pour mieux connaître et protéger nos cours d’eau. Découvrons quelques-unes de ces actions réalisées sur ces derniers mois…

Sur l’axe Seine

La Seine est un fleuve important sur notre territoire. Le Siarce, compétent pour l’entretien des berges, a mené deux études sur le secteur de Saint-Fargeau-Ponthierry. Le bief concerné est d’une longueur d’environ 13 km entre le barrage du Coudray-Montceaux et celui de Vives-Eaux à Boissise-la-Bertrand.

Objectifs « confortement des berges »

La première étude porte sur l’état des berges de Seine qui subissent les assauts de l’activité humaine et du temps. En effet, on peut déceler deux érosions conjointes :

  • Les nombreuses péniches provoquent un batillage érosif (c’est-à-dire que des milliers de vaguelettes viennent continuellement ronger les bords de Seine),
  • Le cours d’eau crée naturellement une érosion latérale qui tend à élargir son lit.

Ces deux phénomènes rongent et fragilisent les berges. Le Siarce, avec le concours d’un bureau d’études, a recensé les zones prioritaires d’intervention afin de programmer de futures interventions de confortement.

Protéger les zones de reproductions des espèces patrimoniales

La Préfecture de l’Essonne a listé, par arrêté préfectoral, les 6 espèces patrimoniales de poissons à protéger : La vandoise (Leuciscus), la truite fario (Salmo trutta fario), la lamproie de Planer (Lamperta planeri), le chabot (cottus sp.), le brochet (Esox lucius), la grande alose (Alosa alosa).

Sur ce même linéaire de la commune de Saint Fargeau-Ponthierry, le Siarce a mené une seconde étude pour identifier le plus précisément possible les frayères potentielles de ces espèces, sur une bande de 4 mètres environ, depuis la berge. La méthode prévoit une analyse de la granulométrie (taille des substrats au sol), une analyse de la profondeur et du courant. Avec ces relevés, il est possible de déterminer quels poissons peuvent frayer, ou non, et à quel endroit.

Ainsi, dans le cas de futurs travaux et aménagements (comme ceux prévus dans la première étude de confortement des berges), le Siarce sera en mesure de tenir compte des lieux à préserver et à protéger. Il est donc possible de conforter les berges tout en protégeant la biodiversité.

Sur la rivière Essonne et ses affluents

Inspections subaquatiques des ouvrages hydrauliques

Le Siarce a commandé des inspections subaquatiques sur plusieurs ouvrages hydrauliques. Ces contrôles sont menés régulièrement dans le cadre de la gestion et la maintenance de ces équipements de régulation de la rivière Essonne. Pour ces inspections, le plongeur entre dans l’eau, équipé d’une lampe puissante et d’une caméra haute définition, afin d’inspecter minutieusement le génie civil des équipements (vanne, clapet…). En surface, ses collègues relèvent les remarques et les défauts éventuels sur un plan métré. Les inspections subaquatiques ainsi réalisées ont montré que ces sites sont dans un état globalement bon.

Afin de limiter la dégradation de ces ouvrages, un entretien régulier des espaces verts est préconisé. En effet, les racines de la végétation qui s’installent dans le génie civil (perré maçonné, dalle béton, bajoyer, etc.) pourraient venir dégrader progressivement les ouvrages en créant des fissures et favoriser les infiltrations d’eau. Les équipes du Siarce renforceront donc l’entretien réalisé au droit de ces ouvrages pour garantir leur pérennité dans le temps. De nouvelles inspections pourront être programmées dans les années à venir afin de surveiller l’évolution des ouvrages et s’assurer la qualité des actions mises en œuvre.

Des relevés de débit sur le ru de Misery

Le Siarce porte actuellement un schéma directeur sur le ru de Misery. Il s’agit de faire un état des lieux global de ce cours d’eau (qualité de l’eau, hydrologie, hydraulique, hydrobiologie…) et prévoir différentes améliorations ; en effet, le ru de Misery présente un état de santé général préoccupant avec :

  • Une présence de polluants (azote et phosphore) en lien avec la forte activité agricole du secteur,
  • Une mauvaise bactériologie (sur la base des seuils référence de baignade),
  • Une hydrobiologie peu diverse (seules les espèces vivantes les plus résistantes sont présentes),
  • Une hydromorphologie particulière avec un profil très rectiligne et peu de courant.

Des relevés de débit mensuels, sur une année entière (afin notamment d’avoir des données sur les basses eaux en été et les hautes eaux en hiver), sont menés depuis avril 2025. Ces indications volumétriques permettent de mieux connaître le fonctionnement du cours d’eau et surtout d’ajuster les futurs aménagements prévus au schéma directeur (reméandrage, effacement de seuil, confortement des berges…). La mesure des débits est également un élément qui participe à la prévention des inondations.

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