Protection et prévention des inondations

Illustration inondation

Les cours d’eau connaissent des variations de leur débit en fonction notamment des précipitations et de la saturation des sols en humidité. Ces variations lorsqu’elles connaissent un certain niveau haut, sont appelées « hautes eaux » et constituent la « crue ».  Les cours d’eau sont constitués d’un lit mineur (l’espace occupé en période normale, c’est le lit ordinaire du cours d’eau) et d’un lit majeur (la zone inondable, l’espace maximal que peut occuper le cours d’eau lorsqu’il est en crue). Cette zone se délimite par les niveaux de plus hautes eaux connues par modélisation ou retour d’expérience.

Prévention et protection contre les inondations

Les cours d’eau connaissent des variations de leur débit en fonction notamment des précipitations et de la saturation des sols en humidité. Ces variations lorsqu’elles connaissent un certain niveau haut, sont appelées « hautes eaux » et constituent la « crue ».  Les cours d’eau sont constitués d’un lit mineur (l’espace occupé en période normale, c’est le lit ordinaire du cours d’eau) et d’un lit majeur (la zone inondable, l’espace maximal que peut occuper le cours d’eau lorsqu’il est en crue). Cette zone se délimite par les niveaux de plus hautes eaux connues par modélisation ou retour d’expérience.

Prévention et protection contre les inondations

Ainsi, la crue est un phénomène météorologique naturel qui contribue au maintien des fonctionnalités du cours d’eau. Un cours d’eau est vivant, il s’écoule sur un territoire, pour se jeter dans un fleuve, un lac ou dans la mer. L’eau, en voyageant, est un agent d’érosion, qui arrache des sédiments et les transporte plus en aval. Ceci contribue à favoriser un renouvellement perpétuel de la biodiversité.

En fonction du terrain qu’elle parcourt, et de ces caractéristiques, la crue sculpte la morphologie du paysage. La crue décolmate en profondeur le lit mineur du cours d’eau, ce qui oxygène le milieu aquatique et déplace des sédiments (sables, graviers, limons…), et diversifie les habitats sur le bassin. Ceci permet un rajeunissement également des faciès d’écoulement et un remodelage du lit, ce qui génère de nouveaux habitats pour les espèces animales et végétales. La rivière Essonne connaît des hautes eaux saisonnières, régulières et naturelles, qui constituent une partie importante de son évolution. On parle de crues morphogènes, qui permettent au lit de la rivière de se régénérer, de se diversifier, via notamment le dépôt des sédiments et nutriments dans le lit majeur, l’autocurage des vases, le déplacement des abris, roches, et caches pour la biodiversité, etc.

Le risque d’inondation quant à lui est le croisement d’un aléa (crue) avec un enjeu (habitations, activités, personnes…).

Sur le bassin versant, plusieurs types d’inondations peuvent se combiner : débordement de cours d’eau/crue, remontée de nappe, et ruissellement.

Le niveau d’aléa d’une crue dépend de :

  • Sa durée (de quelques minutes à plusieurs jours, mois)
  • Son ampleur/extension spatiale
  • Sa vitesse de propagation/onde de crue

Les inondations via débordement de l’Essonne sont relativement rares. La crue se forme dans la majorité des cas sur la partie amont du bassin versant puis se déplace vers l’aval en plusieurs jours. Les nombreuses zones humides et zones de marais présentes sur le territoire servent souvent de zone tampon pour écrêter et laminer l’onde de crue. L’Essonne étant une rivière de nappe, les crues sont lentes et peuvent en général être anticipées.

Toutefois, en mai-juin 2016, l’Essonne a connu fin mai et début juin un épisode de crue inédit par son ampleur. Près de 36 m3/s ont été mesurés d’amont en aval, provoquant localement des débordements et des inondations en zone orange et rouge des zonages d’aléa, voire dépassant les limites établies par les PPRI. Ainsi le risque inondation par débordement de l’Essonne est réel pour certains quartiers et certaines zones particulièrement sensibles mais il reste globalement assez limité par rapport à d’autres cours d’eau. Les précipitations record, soit 141,7 mm de pluies cumulées en mai à la station de Brétigny-sur-Orge, soit le 4ème mois le plus pluvieux depuis 1950 à cette station (tous mois confondus), combinées à un niveau de saturation de la nappe de Beauce à environ 114,4 mNGF ont généré des crues sur les affluents de l’amont de la Seine et par effet cumulatif, une crue de cette dernière, jamais connues à cette époque de l’année.

Cette crue a inondé toutes les communes sur son passage et a nécessité l’évacuation de plusieurs centaines d’habitations. Elle a été supérieure à tous les scénarios de crue modélisés (n°1 à n°5), établis dans le cadre du programme d’actions de prévention des inondations de l’Essonne (PAPI Essonne, 2006-2012), y compris le scénario n° 6 qui a servi de référence à l’élaboration du plan de prévention des risques inondations de l’Essonne (PPRI Essonne, approuvé en juin 2012).

Le Siarce s’est constitué en cellule de crise nuit et jour pendant plus de dix jours. Grâce à un concours de circonstance favorable, la décrue de la Seine s’étant engagée peu avant l’arrivée à la confluence de l’onde de crue de l’Essonne, à la présence dans la vallée de près de 3 000 hectares de zones humides qui ont joué un rôle majeur dans l’écrêtement de la crue et par la gestion ad hoc de deux ouvrages hydrauliques conçus pour prévenir les inondations, le centre-ville de Corbeil-Essonnes a été épargné par les inondations et l’évacuation de plus de 5 000 habitants a été ainsi évitée.

Les dernières crues de 2016 et 2018 ont démontré le caractère spécifique de chaque crue et leur possible occurrence en hiver comme au printemps. Le coût des inondations de 2016 a été estimé à 1 milliard d’euros par le rapport de la mission sur le fonctionnement hydrologique du bassin de la Seine.  Le changement climatique est intrinsèquement lié à la multiplication des crues ayant des périodes de retour de plus en plus fréquentes. En effet, l’augmentation et la concentration dans le temps des précipitations résultant de ce changement pourraient, à l’avenir, causer de plus intenses, plus longues et plus fréquentes périodes d’inondations à travers le pays. Le caractère exceptionnel de la crue de 2016 ne signifie en rien que la vallée de l’Essonne ne connaîtra pas ces prochaines années un nouvel épisode de la même ampleur, voire plus intense.

Le bassin hydrographique de l’Essonne présente la particularité d’être rural en amont, urbain en aval, ce qui appelle une véritable solidarité territoriale. 

Suite à la crue de 2016, le SIARCE a élaboré un Livre Blanc (retour d’expérience de la crue).

[Lien web Livre Blanc]. 

Depuis, de nombreuses mesures ont été prises afin de renforcer la surveillance sur l’Essonne et prévenir à temps les communes en mettant en place un système de veille permanent qui peut être transformé si besoin en cellule de crise de différents niveaux afin de proposer un suivi régulier tout au long de l’évènement. La réalité de cet épisode météorologique a montré l’urgence impérieuse d’organiser la gestion des cours d’eau par sous-bassins hydrographiques, ainsi qu’annoncée par la loi de Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles du 27 janvier 2014 (MAPTAM), via la création d’EPAGE et d’EPTB. Un Programme d’Action et de Prévention Contre les Inondations (PAPI) a été mis en place en 2020 sur le bassin versant Essonne Ecole Juine, afin d’amorcer une action cohérente sur ce risque naturel.

Prévention des inondations | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr)

Le PAPI a précisé la nécessité de créer une résilience sur les territoires, particulièrement sensibles au regard de la densité urbaine et des effets du changement climatique, en particulier au travers de solutions préventives :  réduction de la vulnérabilité et solutions curatives : protection directe des biens, activités et personnes. A ce titre, le Siarce met en œuvre plusieurs types d’action :

  • Gestion des ouvrages hydrauliques : maintenance et manipulation de plus de 40 sites vannages et clapets automatisés afin de délester le niveau d’eau dans certains biefs, ou d’en remplir certains dans le cas de la présence de marais…
  • Aménagement de zones d’expansion de crues : hydraulique « douce » : création d’ouvrages de rétention, redirection des écoulements, reméandrage…
  • Gestion de systèmes d’endiguement : hydraulique « dure » : construction, entretien et aménagement de digues classées.
  • Aménagements de désimperméabilisation : gestion d’ouvrages publics de rétention et stockage d’eaux pluviales, aménagement de noues et de mares d’infiltration, infiltration à la parcelle…
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