Restauration des écosystèmes et de la biodiversité

Illustration préservation

Le Siarce met à disposition un bulletin métrologique SEMAFORE hebdomadaire qui décrit la situation actualisée sur la ressource en eau de votre territoire.

Site du SIARCE (Syndicat Intercommunal d’Aménagement de Rivières et du Cycle de l’Eau)

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L’eau de la rivière Essonne provient pour plus de 80 % de la nappe de Beauce et pour le reste du ruissellement et des apports directs des précipitations. En tant que rivière de nappe, les crues, les étiages et la qualité des eaux de l’Essonne sont très liées à l’état quantitatif et qualitatif de la nappe.

Le suivi des débits réalisés par la DRIEAT entre 1896 et 2020 montre une tendance à la diminution inquiétante des débits d’étiage sur le territoire Essonne aval. L’intensité des précipitations sur des durées de plus en plus courtes et sur sol saturé peut a contrario engendrer des crues d’une ampleur significative, en période estivale. Les effets du changement climatique se font particulièrement ressentir sur le bassin. Le régime hydrologique de l’Essonne alterne entre périodes de hautes eaux en hiver et périodes de basses eaux en été. L’Essonne à Boulancourt a connu entre 1986 et 2020 des débits d’étiage très différents, mais pouvant aller en deçà de 0,20 m3/s. Par exemple, le débit minimum connu à Boulancourt était de 0,016 m3/s en 1993. L’Essonne à Boulancourt atteint au moins une fois environ 0,30 m3/s en moyenne tous les 2 ans. Le débit moyen annuel de l’Essonne se situe aux alentours de 8,19 m3/s à Ballancourt-sur-Essonne (moyenne vallée). Le SIARCE dispose également d’un réseau de suivi quantitatif des eaux souterraines via le suivi mensuel de 50 piézomètres, situés dans le secteur de Maisse à Corbeil-Essonnes. Ils permettent de suivre le niveau de nappe en milieu urbain et périurbain voire rural.

La nappe de Beauce est un aquifère extrêmement puissant, d’une capacité de plus de 20 milliards de mètres cubes d’eau, dont 10 % sont utilisables. Elle fait l’objet de prélèvements pour l’alimentation en eau potable et l’industrie, mais surtout pour l’irrigation agricole (plus de 60 %). De cette ressource dépendent de nombreux milieux aquatiques et activités humaines. Dans les années 1990, des périodes de sécheresse ont déclenché des prélèvements agricoles importants. Elle a été classée en 1994 en Zone de Répartition des Eaux, faisant l’objet de régulation des prélèvements. De 2005 à 2012, la nappe a connu une période où le niveau s’est considérablement abaissé. On constate des impacts inquiétants sur les pièces d’eau, fossés et milieux humides annexes des cours d’eau. Depuis 2013, la nappe a retrouvé un niveau moyen plus élevé et les périodes estivales ont connu un étiage moins marqué. Cette situation a entraîné une succession d’étiages sévères des cours d’eau du territoire et a donné naissance à de nombreux conflits d’usages (pénuries d’eau pour l’alimentation en eau potable, mortalité des populations piscicoles, mécontentement des fédérations piscicoles ou des associations de riverains). Ceci a amené les acteurs locaux à engager une réflexion collective pour une gestion durable de la ressource.

 

Ainsi, un Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux a été adopté le 11 juin 2013. La loi confie l’élaboration du SAGE à une Commission locale de l’eau (CLE) composée d’élus, de représentants des usagers – riverains, consommateurs, pêcheurs, associations de défense de l’environnement, industriels, agriculteurs… – et des services de l’État et de ses établissements publics.

Sage – Nappe de Beauce (sage-beauce.fr)

La CLE définit les enjeux et les objectifs. L’exécution sur le territoire est du ressort des maîtres d’ouvrage existants. Le SAGE est un outil de planification établi dans le respect des recommandations du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) des Agences de l’Eau Seine-Normandie et Loire-Bretagne. Il donne des préconisations aux maîtres d’ouvrage comme le SIARCE sur la préservation de la ressource en eau et fixe un règlement concernant la régulation des prélèvements dans la nappe de Beauce. Ainsi, chaque année, en fonction des capacités de recharge de la nappe, les volumes de prélèvement sont adaptés via des quotas.

En 2019 le niveau de la nappe de Beauce est à nouveau passé sous le seuil de vigilance et l’été 2019 a ainsi été marqué par un étiage assez sévère. Des arrêtés préfectoraux indiquant les bonnes pratiques et limitations de l’usage de l’eau ont été pris tous les ans depuis 2019 en Essonne.

Les Agences de l’Eau pilotent des stations de mesure du suivi qualitatif des eaux souterraines sur le bassin Essonne aval à Itteville, Orveau, Courdimanche-sur-Essonne, Bois-Herpin, Gironville-sur-Essonne et Blandy. L’Agence Régionale de Santé et les collectivités gestionnaires de l’eau potable via l’autosurveillance des zones de captages pilotent les stations de mesure complémentaires, à Itteville, Baulne, Videlles, Boissy-le-Cutté, Courdimanche-sur-Essonne, Maisse, Gironville-sur-Essonne, Boigneville.

La nappe de Beauce subit les fortes pressions d’une agriculture intensive depuis des dizaines d’années. La qualité des eaux souterraines est marquée par des zones à forts taux de nitrates auxquels peuvent être associés des concentrations en phytosanitaires non négligeables. Ainsi, la masse d’eau est classé en état chimique médiocre, les paramètres déclassants étant les nitrates et les pesticides. Comme pour les autres masses d’eaux souterraines du territoire d’Île-de-France, la déséthylatrazine et l’atrazine sont majoritairement en cause, mais la nappe de Beauce se distingue dans la partie du bassin Seine-Normandie par un « cocktail » de produits supplémentaires : AMPA, glyphosate, déisopropylatrazine et chlortoluron. De plus, certains paramètres tels que le sélénium, l’arsenic, le baryum ou encore le fluor, sont présents naturellement en différents endroits à des teneurs parfois supérieures aux normes de potabilité. Les traitements pour réduire ces concentrations sont souvent inexistants ou très coûteux. Les aquifères profonds, souvent moins pollués, doivent être préservés et leur utilisation limitée à l’alimentation en eau potable.

Le SIARCE met en place des mesures de préservation de la ressource sur les Aires d’Alimentation de Captage sur lesquelles il est producteur d’eau, notamment, en lien avec la Chambre d’Agriculture, via l’adaptation des pratiques culturales, dans le cadre de Mesures AgroEnvironnementales et Climatiques.

Les Agences de l’Eau pilotent également un réseau de suivi de la qualité des eaux de surface, dites « superficielles » sur le territoire Essonne aval. Le SIARCE procède, depuis 1992, au suivi de la qualité des eaux et du milieu de la rivière Essonne et de ses affluents. Il réalise des campagnes de prélèvement physico-chimiques et biologiques effectuées régulièrement en différentes stations situées sur les rivières dont il a la gestion. Un réseau d’environ 20 stations a été défini pour le suivi de la qualité physico-chimique, chimique et des indices biologiques de façon annuelle ou tri-annuelle selon les paramètres mesurés.

En 2019, l’état des lieux des Agences et les mesures qualité réalisées par le SIARCE constatent conjointement que l’Essonne est en bon état écologique et en mauvais état chimique avec ubiquiste (HAP). La Velvette est en état écologique moyen avec 2 paramètres déclassants (I2M2 et IPR), et en état chimique mauvais avec ubiquiste (HAP). Le Ru de Miséry est pour les mêmes ubiquistes en mauvais état chimique et en mauvais état écologique avec de nombreux paramètres déclassants (I2M2, IBD, PO43- Phosphore NH4+, NO2-, O32-, Métazachlore, Diflufenicanil). Globalement les 4 masses d’eau sont en très bon état chimique sans ubiquistes. La plupart des stations de l’Essonne et ses affluents suivies en bactériologie présentent des valeurs très élevées qui témoignent encore d’une importante pollution aux eaux usées principalement due aux mauvais raccordements persistants sur le territoire. C’est pourquoi le SIARCE mène d’importantes campagnes de contrôle de conformité des branchements d’assainissement.

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