Journée mondiale des zones humides : Le Siarce est un bon élève !

Ce 2 février se déroule la Journée Mondiale des Zones Humides. Cette date est dédiée à ces milieux naturels sensibles (Étangs, lagunes, marais salants, mares, marais, ruisseaux, tourbières, vallées alluviales, prairies inondables…) pour commémorer la signature de la Convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar. Pour 2025, le thème retenu est « Protéger les zones humides pour notre avenir commun », une devise que le Siarce fait sienne depuis de nombreuses années.

Mais, c’est quoi une zone humide ?

Comme son nom l’indique, c’est une zone où l’eau est la principale actrice du milieu naturel. Selon le code de l’environnement, ce sont des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre, de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles (c’est à dire des plantes qui ont une préférence pour les milieux humides) ».

Les 3 fonctions capitales des zones humides :

  • La fonction hydrologique : Les milieux humides sont de véritables éponges qui absorbent l’eau lorsqu’elle est abondante (notamment en hiver ou lors des crues) et la restituent lorsqu’elle devient rare (en période d’étiage par exemple). Jusqu’à 15 000 m3 d’eau par hectare peuvent ainsi être stockés par certains milieux.
  • La fonction bio géochimique : Les milieux humides sont comme des reins, ce sont des filtres naturels contre les matières minérales ou organiques et les pollutions (métaux lourds, pesticides) qui sont emmagasinées, transformées et restituées à l’environnement.
  • La fonction biologique : Les milieux humides sont des réservoirs de biodiversité qui assurent, à la flore et à la faune, de parfaits sites de refuge et de reproduction. En France, 30 % des espèces végétales remarquables, 50 % des oiseaux et 100 % des amphibiens dépendent de ces zones.

Le Siarce agit en faveur des milieux humides

Au quotidien ; le Syndicat intercommunal d’Aménagement, de Rivières et du Cycle de l’Eau, dans le cadre de sa compétence Gémapi (Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations), travaille sur son territoire à connaître, préserver et restaurer les milieux humides, mais aussi à sensibiliser le grand public à la richesse de ces lieux. Très récemment, le Siarce a mené 4 grandes opérations sur des zones humides (certaines sont en cours de réalisation) qui méritent d’être présentées :

1/ La Zone humide de Villabé :

Superficie : 3,2 hectares
Lieu : Chemin d’Ambreville, à Villabé
Opération : renaturation de la zone humide

Historiquement, cette parcelle a connu diverses utilisations, des jardins familiaux à des activités moins respectueuses de l’environnement (garage clandestin, squats…), entraînant diverses formes de pollution. En 2017, la commune de Villabé a acquis ce terrain, ouvrant ainsi la voie à sa restauration. Ce projet de renaturation est désormais en marche, grâce à un pilotage du Siarce, avec le soutien financier du Département de l’Essonne, de la Région IDF, et de la Métropole du Grand Paris.

Les deux premières étapes ont été déjà réalisées avec un nettoyage de 1200 tonnes de déchets (triés et évacués vers des filières de recyclage) et un inventaire faune et flore pour comprendre les enjeux écologiques du site et déterminer les objectifs d’aménagement appropriés.

En 2026, en fonction de l’évolution naturelle du site, la zone humide de Villabé pourra faire l’objet d’aménagements en faveur de la biodiversité (création de dépression, cheminements…).

En quelques chiffres…

  • 442 espèces relevées,
  • 19 espèces à enjeu (15 espèces faunistiques et 4 espèces floristiques) dont plusieurs coléoptères saproxyliques,
  • 16 habitats naturels dont 2 à enjeu.

2/ Le Cirque de l’Essonne :

Superficie : 20 hectares
Lieu : Site à cheval sur les trois communes de Corbeil-Essonnes, Lisses et Villabé
Opération : Renaturation et restauration de la zone humide

Après 50 années d’utilisations diverses et autres occupations illégales, cette zone humide de 20 hectares a bénéficié d’un grand projet de renaturation piloté par le Siarce (pour sa partie zone humide) et avec le concours financier du Conseil Départemental de l’Essonne et du Conseil Régional IDF.

Là encore, une première étape de nettoyage a été nécessaire et plus de 2000 Tonnes de déchets ont été retirés de ce site naturel et envoyés dans les différents circuits de recyclage. Une seconde phase de restauration écologique est déjà amorcée avec, dans un premier temps plusieurs études, notamment liées à la nature des sols et à l’inventaire faune / flore de cet espace. Des travaux réalisés en 2024 et planifiés pour 2025 participeront à la réhabilitation du site (préservation et création de mares et de noues, réhabilitations des fossés, remodelage des terrains…) afin d’offrir une mosaïque d’habitats propices au développement de toutes les espèces de la faune et la flore locales.

En quelques chiffres…

  • 262 espèces relevées,
  • 37 espèces à enjeu (10 espèces floristiques et 27 espèces faunistiques) dont la Leste des bois, une espèce d’odonate protégée en Île-de-France,
  • 14 habitats naturels dont 11 à enjeu.

3/ Le Grand Marais de Rivière, à Maisse :

Superficie : 40 hectares
Lieu : Commune de Maisse
Opération : Abattage de la peupleraie

Comme dans de nombreuses zones humides, des peupleraies ont été plantées à des fins d’exploitation du bois. Ce fut le cas, ici, à la fin des années 1960. Aujourd’hui, le Siarce, propriétaire de ce terrain depuis 2019, a souhaité restaurer et valoriser cette vaste parcelle de 40 hectares en exploitant ces 1 214 peupliers (2 200 m3 de bois). Ce boisement mono spécifique était en pleine maturité, donc valorisable, mais nuisible à la bonne santé de la zone humide, car très consommateur d’eau et associé à une faible diversité d’habitats et de biodiversité. Cette opération d’abattage s’est étalée en deux phases sur 2023 et 2024. Là encore, en fonction de l’évolution naturelle du site, le Siarce pourra proposer différentes options pour diversifier les habitats naturels et améliorer les fonctionnalités écologiques. En ce sens, un éco-pâturage avec des vaches sera testé courant 2025.

En quelques chiffres…

  • 247 espèces relevées,
  • 35 espèces à enjeu (1 floristique et 34 faunistiques) dont plusieurs espèces de libellules remarquables comme l’Agrion de Mercure et l’Orthétrum bleuissant,
  • 9 habitats naturels dont 2 à enjeu.

4/ Le marais du Château de Malesherbes :

Superficie : 4,5 hectares
Lieu : Commune de Le Malesherbois (Loiret)
Opération : Abattage de la peupleraie et restauration de la zone humide

Le marais du Château de Malesherbes est une zone humide communale située en rive gauche de la rivière Essonne. Le site abrite une peupleraie plantée dans les années 1990, une noue classée comme cours d’eau, ainsi que d’anciens fossés de drainage. Un chemin de promenade longe la rivière et est accessible par quelques fenêtres d’ouvertures, offrant une vue pittoresque sur cet environnement naturel unique. Ce chantier a obtenu le soutien financier de l’Agence de l’Eau Seine Normandie et du Conseil Départemental du Loiret.

L’objectif général de ces travaux, pilotés par le Siarce, est donc de réhabiliter une zone de bas-marais alcalin en retirant la peupleraie et en expérimentant un moyen de lutte contre les Renouées asiatiques. Les travaux ont donc débuté en août dernier par l’abattage des 500 peupliers. Ils se poursuivront dans les mois à venir autour de 4 catégories :

  • La remise en état du marais,
  • La lutte contre la Renouée du Japon,
  • La reconstruction des haies avec des espèces locales,
  • L’accueil du public.

En quelques chiffres…

  • 230 espèces relevées,
  • 31 espèces à enjeu (28 floristiques et 3 faunistiques) dont une espèce de criquet très rare et menacée d’extinction en région Centre Val de Loir, Le Criquet palustre,
  • 4 habitats naturels.
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