Le captage dit « Moulin du Gué » à Baulne alimente les communes de Baulne, Cerny, D’Huison-Longueville, Guigneville-sur-Essonne, La Ferté-Alais et Orveau ainsi que les communes de Boutigny-sur-Essonne et Vayres-sur-Essonne pour la dilution. Il a été classé prioritaire, malgré la bonne qualité de la ressource captée.
Un captage prioritaire nécessite une « étude de Bassin d’Alimentation de Captage (BAC) » pour définir les limites de ce bassin, et d’établir la vulnérabilité de la ressource dans le but, à terme, d’élaborer un programme d’actions à mettre en œuvre afin de la protéger.
Les actions proposées dans le contexte du captage de Baulne ont pour objectif la non-dégradation de la qualité de l’eau souterraine de l’aire d’alimentation de captage de Baulne. Ces actions sont de 3 natures : action sur le maintien de la qualité de l’eau, action de veille et action de communication.
De façon générale, les ressources en eau souterraine, communément nommées nappes phréatiques, se renouvellent par l’infiltration des eaux de pluie. La directive-cadre sur l’eau vise le « bon état des eaux ». Pour protéger ces ressources limitées, il faut à la fois la protéger des pollutions et limiter ses usages.
Une prise de conscience individuelle et collective nécessaire…
Afin de préserver la quantité et la qualité des nappes souterraines, il existe des solutions concrètes qui passent avant tout par une prise de conscience, à la fois individuelle et collective, de la nécessité de préservation de cette ressource vitale dont nous dépendons tous.
L’ensemble des acteurs du bassin versant (particuliers comme professionnels) peuvent contribuer au bon état des eaux souterraines en adoptant de bonnes pratiques :
- Eviter (ou réduire) l’usage de produits chimiques,
- Limiter les prélèvements importants d’eau, notamment en cas de crise liée à une sécheresse,
- Bien protéger les différents forages contre les infiltrations de polluants.
… sinon, des conséquences sur le long terme
Si ces actions ne sont pas menées avec conscience, des conséquences importantes sont à craindre :
- Contrairement à certains milieux aquatiques de surface, les eaux souterraines ne peuvent pas faire l’objet d’actions de restauration. Une fois une nappe en mauvais état, la seule solution est d’attendre que celle-ci se renouvelle avec une eau de meilleure qualité. Ce renouvellement peut être très lent, et nécessiter plusieurs dizaines d’années, parfois bien plus. Ainsi, seule la réduction à la source des pollutions, à l’échelle du bassin versant tout entier, reste une option envisageable et durable.
- La mauvaise qualité des eaux souterraines peut également avoir des impacts importants sur la production d’eau potable, celle-ci étant produite en majorité à partir de ressources souterraines. Les traitements de potabilisation permettent d’éviter les risques sanitaires, mais ils ont un coût : la mauvaise qualité d’une eau souterraine participe à l’augmentation du prix de l’eau potable produite à partir de cette ressource. Si cette qualité devient trop mauvaise, il n’est plus possible de la rendre potable à un coût acceptable : la ressource doit être abandonnée.
- Plus largement, tous les usages de l’eau et des milieux peuvent être affectés par la mauvaise qualité des eaux souterraines dans la mesure où elles sont reliées aux milieux aquatiques de surface. Si la mauvaise qualité se « transmet », les usages de ces milieux aquatiques sont également impactés.
Ce projet porté par le Siarce à l’échelle du captage de Baulne s’inscrit dans un objectif plus large de préservation et de reconquête de la qualité de la ressource en eau sur l’ensemble de son territoire pour le bien être des usagers. En attendant la proposition d’actions qui découleras de l’étude sur l’aire d’alimentation du captage d’Itteville, également classée prioritaire, des actions similaires devront à minima y être mise en œuvre.