Un diagnostic sur les passes à poissons

Le Siarce (Syndicat Intercommunal d’Aménagement, de Rivières et du Cycle de l’Eau) a mené un diagnostic sur la quinzaine de passes à poissons présentes sur son territoire, le long de la rivière Essonne et ses affluents. Déjà réalisée en 2009, cette étude a été renouvelée afin d’étudier la franchissabilité de ces ouvrages.

Qu’est-ce qu’une passe-à-poissons ?

L’écoulement de la rivière Essonne est ponctué de nombreux ouvrages hydrauliques (moulins, clapets) qui permettent de réguler, au mieux, le niveau de l’eau. D’un point de vue de la continuité écologique du cours d’eau, ces ouvrages sont autant d’obstacles qui ferment les biefs et fragmentent la rivière, notamment concernant la circulation des poissons. Ainsi, pour favoriser ces déplacements, le Siarce a réalisé, dans les années 90, une quinzaine de passes à poissons. Il s’agit d’un couloir dédié qui permet aux poissons, migrateurs ou non, de remonter et descendre les cours d’eau, et ce malgré l’ouvrage hydraulique.

Pourquoi un diagnostic des passes à poissons ?

Il est important de s’assurer du bon fonctionnement des passes à poissons, car l’enjeu est le maintien des espèces et de la richesse de la biodiversité. Certaines espèces de poissons ont besoin de migrer pour pouvoir se développer et/ou se reproduire. Lorsqu’ils remontent un cours d’eau, on parle de montaison. Quand ils le descendent, c’est la dévalaison. Ces aménagements sont donc des passages qui favorisent les cycles de reproduction et donc le développement favorable de ces espèces.

Dans le même temps, dans un bief fragmenté, les poissons en manque de mixité biologique peuvent souffrir d’une dérive génétique et de consanguinité. Là encore, la survie des espèces est en jeu.

Enfin, certains biefs peuvent être plus soumis à une forte prédation ; sans renouvellement de nouveaux poissons venant d’autres parties de la rivière, la raréfaction alimentaire pourrait entraîner un appauvrissement de la biodiversité locale (déséquilibre de la chaîne trophique).

Une étude de 5 mois

Durant les cinq derniers mois, la mission de diagnostic des passes à poissons a été confiée, dans le cadre d’un stage, à Clémentine Plancq, étudiante en Licence 3 Biologie et Environnement, sous la tutelle de la Direction des cours d’eau et milieux aquatiques (Dicema). L’étude repose sur :

  • Un relevé complet de la structure des passes à poissons (dimensionnement, débit, état structurel, hauteur de chute, lame d’eau, niveau d’eau dans les bassins…),
  • Un relevé biologique grâce à des pièges métalliques posés dans les passes.

Un fructueux relevé des passes-à-poissons

Pour ce reportage, deux levées de piège avaient été programmées. L’une au niveau de l’écluse d’Aubin sur la commune d’Itteville, l’autre sur la digue de Fontenay, au cœur de l’Espace Naturel Sensible (E.N.S.) de Fontenay-le-Vicomte. Pour contrôler la fiabilité et l’efficacité de la passe à poissons, les agents du Siarce ont installé un piège, sur 24 heures, au plus haut de l’ouvrage (afin de s’assurer que les poissons peuvent bien remonter et franchir l’obstacle).

Pour les deux sites de la journée, la franchissabilité de la passe est vérifiée, avec plus de 150 individus dénombrés à Itteville (en majorité des gardons – Rutilus rutilus, mais aussi des chevesnes ou chevaines communs – Squalius cephalus, des bouvières – rhodeus amarus, espèce patrimoniale Natura 2000, des perches communes – Perca fluviatilis, des vandoises – Leuciscus leuciscus), et 60 autres à Fontenay-le-Vicomte (avec toujours des gardons – Rutilus rutilus, des goujons – Gobio gobio, des perches arc-en-ciel – Lepomis gibbosus, classées comme espèces exotiques envahissantes, des tanches – Tinca tinca). Au total, c’est une dizaine d’espèces différentes qui a été dénombrée.

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