Sur une période d’environ 2 mois, les agents spécialistes de la rivière du SIARCE réalisent une série de relevés hydromorphologiques sur l’Essonne, le Ru de Cerny, le Ru de Misery et la Velvette. Ces relevés caractérisent l’état du cours d’eau à l’instant « T » et donnent des indications sur son évolution.
En quoi consistent ces relevés ?
L’hydromorphologie, c’est l’étude de l’évolution de la forme d’un cours d’eau ou milieu aquatique, de ses mouvements, dans le temps. Un cours d’eau évolue sur des échelles de temps différentes : des jours, des mois, des saisons, des centaines ou des milliers d’années… A notre échelle, nous mesurons l’évolution sur des saisons et des années. Ces relevés permettent de mesurer les variables d’ajustement d’un cours d’eau : les matériaux de son lit et sa géologie (sables, vases, roches…), sa forme (rectiligne, sinueux…), son gabarit (débit, largeur, pente…), son développement (type de végétation, hauteur des berges…).
Un protocole de relevés
Les relevés effectués sur les cours d’eau sont soumis au protocole « CARHYCE » : Caractérisation Hydromorphologique des Cours d’Eau.
Ainsi, il est prévu, sur une « station » représentative du cours d’eau concerné, d’analyser :
– Le profil du cours d’eau (mesure de sa largeur),
– Le débit,
– La profondeur (plusieurs relevés sur la largeur, à intervalles réguliers),
– L’état de la ripisylve (formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d’un cours d’eau).
Le cumul de ces données (hydrologique, morphologique, habitats faune et flore, intérêts particuliers…) caractérise l’état général de la rivière, au moment des relevés et pourra donner des indications sur son évolution.
Atteindre le « bon état des eaux »
L’objectif fixé est d’atteindre le « bon état des eaux » imposé par la Directive Cadre Européenne, dès 2027. Des objectifs d’amélioration de l’état écologique ont été fixés au niveau départemental par la Préfecture, sur plusieurs tronçons de la rivière Essonne (bief du Moulin Saint-Eloi, du Moulin Grande Roue, et du Barrage Trousseau), et sur la Velvette et le Ru de Miséry.
Il est ainsi possible de caractériser l’état d’un cours d’eau par rapport à un « état de référence le moins perturbé possible ». Cet état le moins perturbé possible, complexe à définir, se base dans l’état actuel des connaissances, sur une intervention réduite de l’homme sur l’aménagement du territoire. Il permet d’orienter les choix d’aménagement, de vérifier l’efficacité de travaux ou les études complémentaires à réaliser sur certains tronçons (création de bras de contournement, ouverture d’ouvrages, renaturation, reméandrage, réouverture…), pour se rapprocher de cet état, et restaurer les fonctionnalités des milieux aquatiques, tout en assurant un équilibre des usages sur le territoire.
Une campagne hivernale de relevés sera effectuée dans quelques mois afin d’avoir une « image » des cours d’eau selon les saisons.
